La Physique de la fusion nucléaire
La courbe d'énergie
de cohésion nucléaire montre que de l'énergie peut être libérée si deux
noyaux légers se combinent pour former un noyau unique plus gros. Ce processus
est appelé la fusion nucléaire. Il est empêché par la répulsion électrique
qui s'exerce sur les deux particules qui ne peuvent s'approcher l'une de l'autre
pour fusionner.
Pour créer une quantité d'énergie utilisable, la fusion nucléaire doit se
produire dans un matériau dense pour que suffisamment d'atomes puissent fusionner
et fournir une quantité d'énergie significative. La meilleure chance d'y arriver
est d'élever la température du matériau pour que les particules atteignent
une énergie suffisante (due à l'agitation thermique) pour vaincre la barrière
de répulsion électrique. Ce procédé est appelé la fusion thermonucléaire.
Les calculs montrent que ces températures doivent être de l'ordre de celle
du soleil ( 1.5 107K. )
La fusion thermonucléaire dans le Soleil et les
autres étoiles
Le soleil rayonne une énergie de 3.9 1026 W (watts) depuis
des milliards d'années. Le soleil brûle de l'hydrogène dans un four nucléaire.
La réaction de fusion dans le soleil est un processus en plusieurs étapes
dans lequel l'hydrogène est brulé pour donner de l'hélium comme le montre
la figure.
Le cycle commence par la collision de 2 protons (1H + 1H)
pour former un deuteron (2H), avec la création simultanée d'un
positron (e+) et d'un neutrino (ν). Le positron rencontre très
rapidement un électron libre (e-) et les 2 particules s'annihilent,
l'énergie de leur masse se manifestant sous la forme de 2 photons gamma (γ).
Dès que le deuteron a été produit, il collisionne rapidement un autre proton
et forme un noyau 3He et un photon γ. Deux de ces noyaux
3He peuvent se rencontrer comme la ligne du bas le montre. A la
fin, cela conduit à la combinaison de 4 protons et 2 électrons pour former
une particule alpha (α, 4He), 2 neutrinos et 6 photons γ.
Ainsi, l'équation finale est :
L'énergie libérée dans cette réaction est :
où 1.007285 u est la masse d'un atome d'hydrogène et 4.002603 u
celle d'un atome d'hélium; les neutrinos et les photons γ n'ont pas
de masse, ils n'interviennent donc pas dans le calcul de l'énergie produite.
La fusion de l'hydrogène sur le soleil dure depuis environ 5 milliards d'années
et les calculs indiquent qu'il y a encore assez d'hydrogène pour que cela
continue pendant une durée équivalente.
La fusion sur Terre
La première réaction de fusion thermonucléaire fut réalisée par les Etats
Unis sur l'atoll d'Eniwetok le 31 Octobre 1952 (bombe H - énergie libérée
équivalente à 10 millions de tonnes de TNT). La haute température nécessaire
pour initier la fusion fut obtenue par l'explosion d'une bombe à fission nucléaire
(bombe A).
Une source d'énergie utilisant la fusion (un réacteur de fusion) est très
difficile à réaliser. Cet objectif est cependant poursuivi très activement
par de nombreux pays en raison de l'intérêt présenté par un réacteur de fusion
pour la production d'énergie électrique.
Les 3 conditions pour réaliser un tel réacteur de fusion thermonucléaire sont
:
- Une forte densité de particule. La densité des particules en
intéraction doit être assez forte pour garantir que le taux de collisions
est élevé.
- Une haute température du plasma. Le plasma doit être "chaud",
sinon la vitesse des particules ne serait pas assez élevée pour permettre
de franchir la barrière de répulsion électrostatique.
- Un temps de confinement long. Un problème essentiel est de conserver
le plasma chaud assez longtemps pour permettre que sa densité et sa température
restent assez élevés pour qu'une quantité suffisante du combustible fusionne.
Il est évident qu'aucun container n'est capable de supporter de telles
températures, ce qui conduit à rechercher des techniques de confinement
sans contacts.
Réalisations possibles sur Terre
- Le Tokamak
Le Tokamak est un instrument de fusion thermonuléaire d'abord développé
en URSS. De grands tokamaks ont été construits et ont fonctionné dans
plusieurs pays (France, Japon, Grande Bretagne) et plusieurs nouvelles
machines sont en cours de construction.
Dans un tokamak, les particules chargées qui constituent le plasma chaud
sont confinées par un champ magnétique à l'intérieur d'un tore. Les forces
magnétiques agissant sur les particules en déplacement du plasma empêchent
le plasma de toucher les parois de la chambre. Le courant qui génère le
champ magnétique est induit dans le plasma lui-même et le chauffe en même
temps.
Cependant, une réaction thermonucléaire auto-entretenue n'a pu
encore être obtenue (réaction qui produit plus d'énergie qu'elle n'en
consomme).
En dépit des progrès rapides, des problèmes techniques considérables restent
à résoudre et il est probable qu'il faudra attendre les années 2010-2020
pour voir un réacteur thermonucléaire industriel en fonctionnement.
- La fusion laser
Une seconde technique de confinement du plasma est appelée le confinement
inertiel. Il suppose la compression d'un grain de combustible par
balayage de toute sa surface par des faisceaux lasers, pour que la compression
et l'augmentation de sa température et de la densité de particule conduise
à la fusion thermonucléaire. En comparaison du tokamak, le confinement
inertiel amène à travailler avec de plus fortes densités de particules
pendant des temps plus courts.
La fusion par laser est étudiée dans un certain nombre de laboratoires
aux Etats Unis. Au Lawrence Livermore Laboratory, les pulses lasers sont
prévus pour délivrer, au total, quelque 200kJ en moins d'une nanoseconde
sur chaque grain de combustible. C'est une puissance délivrée d'environ
2 1014 W durant le pulse; c'est en gros 100 fois la capacité
de puissance électrique mondiale.
La faisabilité de la fusion thermonucléaire par fusion laser n'a pas encore
été démontrée mais la recherche se poursuit activement.
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